L'actualité de la crise : TOUT UN PROGRAMME !, par François Leclerc

Billet invité.

Au sommet, les cartes sont de plus en plus brouillées. Alors qu’à nouveau des alarmes retentissent à propos des banques et des régions espagnoles, et que l’Italie s’engage dans de premiers tours de chauffe, les dirigeants européens discutent du sexe des anges, faute de mieux. En séance plénière, ils se penchent sur la configuration d’un vague dispositif prévu pour dans deux ans, alors que la zone des tempêtes menace toujours et encore de s’élargir. Mais dans les couloirs, c’est une autre affaire et cela part dans tous les sens…

Ayant cru l’avoir évacué d’un coup de menton, les Allemands et les Français voient rejaillir avec insistance un débat sur l’avantage des euro-obligations pour venir à bout de la crise à rebondissements. Le Parlement européen vient de voter une motion à ce propos, joignant sa voix à tous celles qui se sont déjà exprimées en ce sens.

Tout en tenant bon, les Allemands multiplient dans la précipitation les actes de foi européens, conscients d’être soupçonnés des pires intentions, accompagnés par les Français qui font le pari qu’ils pourront ainsi atténuer les affres de leur rigueur et les foudres de leurs punitions.

Plus déterminant, un débat vient de surgir inopinément en Allemagne, emmené par les sociaux-démocrates et suivi par Die Grünen (les Verts), qui réclament que soit pris un tournant stratégique radical en faveur de la consolidation de la zone euro. Die Linke (la Gauche) critiquant vivement Angela Merkel pour pratiquer une politique en faveur des banques, protégées en priorité.

Des scénarios commencent à être ébauchés afin de prendre désormais en compte dans sa globalité une dette dont il n’a été volontairement retenu que celle des Etats. Afin de mettre sur pied une suite solide aux sauvetages improvisés au cas par cas qui ont jusqu’à maintenant prévalus, conçus de telle manière qu’il coulent irrémédiablement ceux qui en bénéficient.

En fin de compte, ces scénarios reviennent toujours à la mise en œuvre de deux principes : sous une forme ou sous une autre, une mutualisation plus ou moins directe de la dette afin de maîtriser les taux obligataires, et une remise de peine soulageant les émetteurs d’une dette publique gonflée par l’implosion financière.

Ces solutions ne sont toutefois pas magiques – seraient-elles adoptées et on est loin ! – car elles fragiliseraient immédiatement le système bancaire européen, dont l’exposition à la dette publique et l’étroite interconnexion se sont avérés facteur de forte déstabilisation. Alors que les estimations des besoins de recapitalisation des banques, additionnées à ceux de leurs refinancements, font état de montants supérieurs à ceux des Etats.

Si l’on en veut une nouvelle approche chiffrée, la Banque des règlements internationaux (BRI) vient de rendre publique une analyse qui parle d’elle-même. Le seul respect par les banques – s’il devait intervenir cette année – du ratio de 7% de fonds propres « durs » par rapport à leurs engagements, en réalité prévu pour 2019, impliquerait de réunir 602 milliards d’euros. 94 mégabanques à elle seules, sur 263 prises en compte, contribueraient à ce total pour un montant de 577 milliards d’euros.

Pour avoir plusieurs coups d’avance, il faudrait regarder encore plus loin. La crise européenne est un drame en trois actes: calmer le jeu, en traiter les effets sur le système bancaire, relancer l’économie. Or, nous sommes loin de la conclusion du premier et l’écriture des deux suivants n’est qu’ébauchée.

De délicats et subtils mécanismes ont été élaborés pour rendre acceptable aux yeux des Allemands la création d’une agence de la dette européenne et l’émission d’euro-obligations. Mais, s’inscrivant dans le cadre de la réduction des déficits publics exigée par ceux-ci, ils rendraient problématique toute relance économique de la zone euro ; ils obèreraient la capacité des pays les plus fragiles à honorer le contrat qu’il leur sera demandé de signer impérativement. Aboutissant à reculer pour mieux sauter.

Comme un précédent historique le montre clairement – en Amérique Latine dans les années 80 – la relance économique passe par des restructurations de dette. Tourner le dos à cette leçon, c’est creuser son trou.

Quant aux banques, comment faire l’économie d’un processus de restructuration coordonné des plus vulnérables d’entre elles, qui imposera de mettre à contribution leurs actionnaires et créanciers ? Cela sera soit cela, soit un nouvel appel à des fonds publics pour les renflouer, à l’irlandaise, qui accroitra encore les déficits. Il n’y a que ces cercles vicieux dans cette crise.

Non seulement on ne se dirige pas vers cette issue, mais l’on assiste actuellement à un mouvement de concentration des banques, prévu pour se développer, en puissance dangereux en soi d’autant plus qu’il n’est toujours pas assorti d’une véritable régulation financière.

Si la question des banques reste taboue, le troisième chapitre de la relance économique est le parent pauvre du dispositif. Des réformes structurelles sont préconisées par de bonnes âmes qui ne perdent pas le Nord, en vue de dégager des marges de compétitivités grâce à la réduction des coûts salariaux et sociaux. La compétition sur les coûts salariaux, perdue d’avance, améliorera les marges des grandes entreprises – où elles sont déjà confortable si l’on considère leurs résultats – mais elle freinera une consommation ne pouvant plus compter comme auparavant sur l’endettement.

Des réflexions très générales sont engagées, qui traitent de « juste échange », de « régulation des échanges » ou de « démondialisation de l’économie », afin de fournir à l’Europe un hypothétique cadre de développement dans le nouveau contexte mondial. On croit entendre le discours américain sur le déséquilibre global, aussi peu en prise sur la réalité.

Est-il possible de s’engager sur de telles voies sans entamer une réflexion préalable portant sur la production elle-même : quels biens faut-il produire et pour qui (pour ne pas dire quel marché) ?

Dans les pays émergents, cette question se pose de manière très aiguë. Développer le marché intérieur ne s’y fera pas uniquement à coup de voitures et d’ordinateurs low cost, destinés à des classes moyennes minoritaires. La satisfaction des besoins les plus basiques de la population réclame la production de biens adaptés – par leurs technologies, performances et coûts – aux conditions concrètes de leur emploi.

C’est le secteur informel de l’économie qui pour l’instant pourvoit largement à la survie, tandis que l’on observe qu’il se développe dans les pays avancés en raison de l’approfondissement de la fracture sociale.

Dans les pays développés, le succès des produits low cost – lorsqu’ils sont disponibles – des soldes devenues quasi permanentes, des marques blanches et de la distribution discount témoignent d’un infléchissement notable des modes et structures de la consommation ainsi que des besoins, qui touche de nombreux secteurs et que constatent les études de marché.

A l’échelle mondiale, une nouvelle équation est posée, qui intègre trois paramètres : la redistribution de la richesse, l’adaptation de la production aux besoins réels et la diminution de la dépense énergétique.

Le fossé s’agrandit entre des dirigeants politiques qui ne peuvent lutter contre leur nature, celle-ci étant l’obstacle, et les mesures radicales que la situation réclame pour être dénouée.

98 réponses sur “L'actualité de la crise : TOUT UN PROGRAMME !, par François Leclerc”

  1. Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de l’Espagne à rembourser ses dettes.

    Conséquence : l’Espagne est obligée de payer des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants pour emprunter.

    – Emprunt à 12 mois :

    En août 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 12 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 1,836 %.
    En septembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 1,908 %.
    En novembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 2,363 %.
    Mardi 14 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 3,449 % !

    – Emprunt à 18 mois :

    En août 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 18 mois : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 2,078 %.
    En septembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 2,146 %.
    En novembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 2,664 %.
    Mardi 14 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 3,721 % !

    – Emprunt à 10 ans :

    Jeudi 16 septembre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 10 ans : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 4,144 %.
    Jeudi 18 novembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de 4,615 %.
    Jeudi 16 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 5,446 % !

    Dernier chiffre connu (jeudi 16 décembre, vers 21 heures) :

    Espagne : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 5,516 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND

    – Emprunt à 15 ans :

    Jeudi 21 octobre 2010, l’Espagne avait lancé un emprunt à 15 ans : l’Espagne avait dû payer un taux d’intérêt de 4,541 %.
    Jeudi 16 décembre 2010, l’Espagne a dû payer un taux d’intérêt de … 5,953 % !

    1. Vous dites:

      Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de l’Espagne à rembourser ses dettes.

      Et donnez la différence du taux d’intérêt entre aujourd’hui et il y a 6 mois. Mais ce prix n’est il pas dû aussi au rapport de force entre le marché et les états? Ne pourrait on pas conclure de ces chiffres que ce rapport de force penche en faveur du marché (des banques) plus que de l’Espagne? L’Espagne n’a elle pas de grosses échéances (plus que d’habitude) à payer dans les jours qui viennent ce qui aiderais à faire pencher ce rapport de forces?

    2. Mescalito écrit : « Vous donnez la différence du taux d’intérêt entre aujourd’hui et il y a 6 mois. Mais ce prix n’est il pas dû aussi au rapport de force entre le marché et les états ? »

      Oui.

      Mais qui a voulu être un esclave dans ce rapport de force ?

      Qui a placé ses testicules dans la main du marché ?

      Réponse : les dirigeants de l’Etat espagnol.

      Les dirigeants de l’Etat espagnol acceptent que leur Etat, pour se financer, emprunte aux marchés.

      Les dirigeants de l’Etat espagnol acceptent de mettre leurs testicules dans la main du marché.

      Les dirigeants de l’Etat espagnol acceptent que le marché les tienne par les c………

      Conclusion : les dirigeants de l’Etat espagnol vont être détruits par le marché. Normal. Ce sont les dirigeants de l’Etat espagnol qui se sont mis dans cette position suicidaire. Ils ne récoltent que ce qu’ils ont semé.

      Conclusion numéro 2 : le président Georges Pompidou (déjà très malade) et surtout son ministre des Finances Valéry Giscard d’Estaing font voter la loi du 3 janvier 1973, et notamment l’article 25 :

      « Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France. »

      Legifrance

      Les dirigeants de l’Etat français acceptent que leur Etat, pour se financer, emprunte aux marchés. Les dirigeants de l’Etat français, eux-aussi, vont être détruits par le marché.

      France : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 3,413 %.

      (Rappel : le 31 août 2010, le taux d’intérêt des obligations à 10 ans était de seulement 2,467 %)

      http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GFRN10:IND

    3. Les dirigeants de l’Etat espagnol acceptent de mettre leurs testicules dans la main du marché.

      Pas les leurs, ça ils l’auraient jamais fait. Ceux de leur peuple.

    4. Un petit coup d’œil sur le passé devrait rassurer ceux qui sont effrayés par les taux payés par l’Espagne. Au début des années 80, l’État belge, dont l’endettement atteignaient 135% du PIB, émettait des emprunts à 10 ans à un taux supérieur à 12% alors que s’amorçait un cycle de baisse de l’inflation. Les dirigeants de l’époque, soucieux de l’intérêt général, ont mené un politique d’austérité réfléchie qui a permi de redresser la situation.
      Actuellement, le désendettement des États devrait être facilité par deux paramètres dont il faut tenir compte. L’injection de liquidités (principalement aux ÉU et GB) et la raréfaction des matières premières et du pétrole relativement à la hausse de la demande. La conjonction des deux devrait, dans un futur pas si lointain, provoquer une forte hausse de l’inflation et donc un fort affaiblissement relatif des dettes.

    5. @ Moi : comme d’habitude, je plussoie. je confirme que nos édiles politiques s’imaginent sauvés par leurs maitres comme les bons serviteurs qu’ils sont…

    6. Facile de tirer des conclusions douteuses quand on donne des chiffres sans expliquer le contexte et en choisissant bien les dates…

      Tenez, je vais adopter la même technique que vous :

      Les investisseurs internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de l’ALLEMAGNE à rembourser ses dettes.

      – Emprunt à 10 ans (marché secondaire) :

      Jeudi 16 septembre 2010: 2,478 %.
      Jeudi 18 novembre 2010 : 2.704 %.
      Jeudi 16 décembre 2010… 3,065 % !

      C’est la panique !!

      Plus sérieusement, regardez les spreads entre obligations espagnoles et allemandes. Aucun doute que les marchés valorisent le risque relatif de ces obligations a des taux différents, mais quoi de plus normal ? De plus, si vous regardez l’évolution entre le 30 novembre et aujourd’hui, le spread a baissé de 30 points de base, dans la mesure où toutes les obligations d’Etat on pris plusieurs dizaines de points dans la première quinzaine de décembre.

      Quant à vos déclarations sur l’aspect suicidaire des emprunts de marché, que proposez-vous ? Le prêt bancaire ? Haha… regardez un peu les besoins de financement de l’Etat français et proposez une alternative crédible.

  2. C’est vrai que nous ne sommes pas très bien engagé, mais lorsque l’on voir la BCE doubler son capital pour le faire passer à 10 milliards, 10 petits milliards seulement et qu’apparemment ces 5 milliards seront injectés sur plusieurs années, on se demande de qui on se moque et si réellement il y a des pilotes dans l’avion…

    1. Il faut prendre en compte l’ensemble de l’Eurosystème, qui regroupe la BCE et les banques centrales des pays ayant rejoint la zone euro.

    2. Sans doute M. Leclerc mais ce capital doit représenter la capacité de la BCE à supporter des pertes possibles, ce mes semble et à vous lire, la BCE semble prêter aux banques en échange de papier pas très sain et potentiellement dégradé.

      En d’autres termes pas énorme comme capital pour supporter autant de pertes probables, bien évidemment la BCE est adossée aux autres banques centrales … mais n’avez vous pas l’impression, comme pour les pays de la zone Euro, nous prêtons aux Grecs et aux Irlandais alors que nous sommes nous-mêmes virtuellement en difficulté…

      Juste dire que cette augmentation de capital qui est saluée comme devant être appréciée par les marchés financiers est un non-évènement…un peu comme si il fallait faire une annonce, on ne résout rien, on annonce, on occupe le territoire de la crise avec des mots alors qu’il faudrait des décisions.

    3. ahahahahahahaahahah bourdon
      au passif d une banque centrale il y a ses fonds propres et les reserves des banques et des billets

      Autrement dit, une banque centrale peut tres bien acheter des actifs en contrepartie de creation monetaire à son passif = c est ce qu on appelle une politique monétaire expansionniste.
      C est la magie du souverain de creer de l arge,t en contrpartie normalement d une realite economique autrement c est l inflation qui vient justement detruire le nouvel argent cree.
      L augmenattion de capital c est juste pour les ratios

    4. @sylvain : « une banque centrale peut tres bien acheter des actifs en contrepartie de creation monetaire à son passif » : « acheter » n’est pas le mot juste, il me semble qu’il faut dire « prendre en pension ». C’est un truc que je n’ai d’ailleurs jamais pigé : d’une main la BC prendre des « actifs » en pension, donc les retire du marché, de l’autre elle « injecte » de la monnaie. Logiquement, elle devrait retirer de la monnaie puisque le volume des « actifs » sur le marché a diminué.

    5. Nicolas Baverez ce matin dans les ‘actualités invisibles’ de fin d’émission (« l’économie en question »).
      « Après les états, la crise gagne les banques centrales puisque la BCE devrait être obligée de faire appel à ses actionnaires pour renflouer ses fonds propores. Elle a acheté 72 milliards d’euros de titres, elle a sans doute fait 30% de perte sur ces titres donc elle se retrouve avec 20 milliards d’euros de perte et elle va donc se tourner vers les banques centrales qui sont ses principaux actionnaires pour augmenter ses capitaux propres.

      C’est bien la marque que les banques centrales elles aussi peuvent avoir des difficultés. »

      http://www.franceculture.com/emission-l-economie-en-questions-l-accord-de-cancuncrise-du-logement-2010-12-18.html

  3. Une chose est sûre: L’Allemagne ne veut en aucun cas financer le train de vie des pays dits PIIGS. Elle ne fait pas confiance quant au sérieux de leurs promesses; la rigueur allemande n’est pas transposable à d’autres pays, d’autant plus que les différences économiques et sociétales entre les pays de la zone euro sont énormes.
    Le mieux serait de donner du temps aux pays concernés pour qu’ils puissent se refaire une santé économique, en clair: développer des structures industrielles solides et restructurer la fonction publique – je pense notamment à la Grèce qui fait penser à la décadence de l’empire romain tardif. Mais est-ce possible en conservant l’euro?

  4. Rien à voir (directement) avec le billet de François Leclerc, mais je ne sais pas où placer ce lien. Logiquement il viendrait en complément de celui (n°23) de timiota dans « Nouvelle histoire édifiante ». C’est une vidéo d’Hervé Juvin sur France 24, Juvin dont timiota recommande la lecture du livre et l’écoute de son intervention dans « La Fabrique de l’humain » sur France Culture fin septembre. Je pense que sa réflexion (rôle de l’Europe, de l’individu, des nations, évidence du non-sens d’une croissance infinie, entre autres) mérite d’alimenter les débats engagés sur ce blog.
    http://www.dailymotion.com/video/xfabd4_juvin-les-occidentaux-vont-tomber-d_news
    Que penser par exemple de ce pronostic (vers la fin): « les grandes banques internationales auront disparu dans 10 ans »?

    1. Bonsoir Michel
      Merci pour ce lien et me faire découvrir Hervé Juvin dont j’ignorais l’existence et le travail, d’autant que ce qu’il nous expose rejoint totalement une part de ma propre réflexion…
      Merci encore, bien à vous – Philippe

    2. On voit poindre ici les habits neuf d’un néo nationalisme différencialiste chamarrés de thématiques décroissantes. Ici la propriété privée, et l’armagedon de sa finance, et sa production intensive d’inégalités, sont bien sûr contournées. Le nationalisme se réclame de la reconquête de l’autonomie des sociétés et la différence flirte sombrement avec la race et la claustration identitaire. Ce M. Juvin nous promet le futur belliqueux des frottements de nations vertes et orgueuilleuse. L’anomique dont l’unique idéal était de faire chauffer sa cartes de crédit va se métamorphoser, soyons en sûr, en français patriote et chrétien, adepte de Nicolas Hulot. Tous unis, à découvert et retraites chapeau, endettés jusqu’au cou et parachutes dorés, pour défendre nos frontières menacées par l’Empire du milieu, l’impérialisme américain, les terroristes d’Internet et les hordes musulmanes.
      C’est l’idée de système qui fait problème. Quoiqu’il en soit il faut toujours repartir de la question de la propriété privée.
      Ce monsieur Juvin ressemble bien au nom de sa Sarl.

    3. Enrichir le débat des économistes distingués de ce blog avec des réflexions de l’ordre de l’humain me parait salutaire, merci pour ce lien.
      Je considère en effet, et de plus en plus en vous lisant avec intérêt, que le problème majeur est que nous sommes dans un système où l’humanité est au service de l’économie. Je préfèrerais une économie au service de l’humanité … et une politique au service de cet objectif.
      Il me semble que cette nécessité de comprendre l’humain est hautement révélée par Jack Midwest , dont l’intervention me semble pleine de contresens, certainement pleins de bonne volonté, mais pas nécessairement pertinents ?
      Respecter la différence de l’autre, ce n’est pas nécessairement être un affreux « néo nationalisme différencialiste chamarrés », mais cela peut aussi être le résultat d’un véritable respect de l’autre, alors que le culte d’une identité unique et indifférenciée est une illusion imposée par la culture dominante pour asservir le reste de l’humanité et nier sa légitimité.
      Considérer que ma culture d’homme blanc occidental n’est pas la seule valable et que mon modèle de société n’est pas le seul désirable … me parait plus ouvert sur l’autre que de vouloir à tout prix que l’autre me ressemble et aux antipodes d’un nationalisme de sinistre mémoire.
      Le futur belliqueux n’est pas ce que Juvin nous promet, au contraire, c’est le présent qui est belliqueux : Iraq, Afganistan, moyen-orient, Iran, … tout cela résulte d’une vision du monde américaine : standardisation de l’humain en un prototype d' »Homo-consomatus ».
      Le respect de l’autre dans sa différence ne me semble pas de nature à créer de tels conflits ?

  5.  »Mais est-ce possible en conservant l’euro? »

    De plus en plus on entend parler de disparition de l’euro, de sortie de l’euro, d’euro du Nord, du Sud, etc, etc.
    Totalement inimaginable il y a encore un an et réfuté avec force par les dirigeants européens.

    Aujourd’hui, cette hypothèse est de plus en plus envisagée.
    N’est-ce pas là une façon lente de préparer l’opinion publique à un gros clash sur l’euro dans quelques temps conduisant à sa disparition et au retour des monnaies nationales ?

    1. D’autant que j’ai remarqué que certains organismes publics se remettent à afficher les prix en euro et en franc, bizarre..

    2. « De plus en plus on entend parler de disparition de l’euro… »
      En effet depuis plusieurs mois les journaux : Wall Street Journal, Herald Tribune, Financial Times, The Guardian, Washington Post, etc, font leurs titres sur ce thème. Et nos média indépendants ne font que traduire leurs articles pour véhiculer leurs idées, bien sûr favorables à la disparition de cette monnaie unique bien embêtante pour la spéculation financière.
      Aujourd’hui les dirigeants européens parlent de réformer le traité de Lisbonne, que la plupart ont imposé à leurs peuples. Mais ce n’est pas ce dernier qu’il faut réformer, c’est celui de Maastricht pour donner aux autorités financières leur véritable pouvoir régulateur et souverain, détenu aujourd’hui par les mégabanques prédatrices.
      Malgré toute la distance que nous pouvons avoir avec le libéralisme de Mr Juncker, sa proposition mérite d’être soutenue car c’est la seule décision politique à même de stabiliser la situation de l’eurozone à court terme : faire bloc politiquement ! Mais ce serait le début de la révolte des états contre les banques, et ces derniers (RFA – FRA – PB) le veulent-ils ? Pas sûr.
      Bonne journée.

    3. La lente désagrégation des nations centralisées issues du XIXe siècle pourrait plutôt conduire à la création de monnaies « régionales ». On voit mal, par exemple, la Belgique dans son état politique actuel se lancer dans un retour au franc belge. Par contre, on peut imaginer à moyen terme la création de monnaies locales flamandes et wallones. Idem pour la Catalogne ou la « Lombardie ». Ce n’est pas un voeu personnel. Simplement, plusieurs précédents historiques ont montré ce type d’évolution en situation de perte de crédibilité de la monnaie du pouvoir central.

    4. sortie de l’€uro….

      Quand on observe les pays qui ne sont pas dans l’€uro (Islande, Hongrie, Suisse, Suède…), ceux qui y sont et ont de gros ennuis (Irlande, Grèce, bientôt Espagne et Italie) la pression pour sortir de l’€uro va devenir intenable.

      Question: si la Grèce sort de l’€uro, comment seront re-calculées ses dettes libellées en €uro ? Si elle restent en €uro, la dette continuera à être insoutenable. Si elles sont converties en drachmes, avec dévaluation de la drachme, elles deviennent facilement gérables, mais les banques allemandes récupéreront alors des drachmes….

      Si j’étais le gouvernement grecque, je sortirai de l’€uro, en convertissant le nouveau drachme comme l’ancien pre-€uro (1 € = 340.750 Δρ), et en dévaluant le drachme de 50%, ce qui réduirait la dette d’autant. Magique.

      On comprend que ni la BCE ni le gouvernement allemand ne veuillent de ce scenario.

    5. @Zolko,

      Question: si la Grèce sort de l’€uro, comment seront re-calculées ses dettes libellées en €uro ?

      Pourquoi voulez vous qu’elles soient recalculées?

      Si j’étais le gouvernement grecque, je sortirai de l’€uro, en convertissant le nouveau drachme comme l’ancien pre-€uro (1 € = 340.750 Δρ), et en dévaluant le drachme de 50%, ce qui réduirait la dette d’autant. Magique.

      La dette reste en Euros, quel que soit le sort du Drachme. Si le Drachme perd 50% de sa valeur face à l’Euro, il faudra au Gouvernemnt Grec deux fois plus de Drachmes pour rembourser sa dette en Euros. Si le Gouvernemnt Grec dit : je ne rembourserai que la moitié de mes dettes en Euros, cela veut dire qu’il fait défaut de 50% de sa dette, mais c’est complétement indépendant de s’il reste ou sort de l’Euro.

    6. « Pourquoi voulez vous qu’elles soient recalculées? (…) La dette reste en Euros »

      Quand la France est passée du franc à l’€uro, ses dettes ont été recalculées en €uro, non ? Donc là c’est pareil, dans l’autre sens. Le pays qui sort de l’€uro traduira ses dettes dans la nouvelle monnaie, c’est évident.

      « Si le Gouvernemnt Grec dit : je ne rembourserai que la moitié de mes dettes en Euros, cela veut dire qu’il fait défaut de 50% de sa dette, mais c’est complétement indépendant de s’il reste ou sort de l’Euro. »

      non, c’est très différent: si un pays sort de l’€uro, il peut dévaluer sa monnaie, et ce faisant :

      – réduire sa dette (comme on l’a vu avant)
      – augmenter les prix des importations et réduire les prix de ses exportations, et ainsi améliorer sa balance commerciale.

    7. Quand la France est passée du franc à l’€uro, ses dettes ont été recalculées en €uro, non ? Donc là c’est pareil, dans l’autre sens. Le pays qui sort de l’€uro traduira ses dettes dans la nouvelle monnaie, c’est évident.

      Les dettes de la France, libéllées en Francs, ont été converti en Euro, car le Franc n’existait plus donc évidemment elles ne pouvaient plus être libéllées dans une monnaie qui n’existait plus. Si la France avait eu des dettes extérieures libéllées en dollars, elles seraient resté libéllées en dollar aprés le passage du Franc à l’Euro. Si la Gréce sortait de l’Euro les dettes extérieures de la Gréce, libéllées en Euro, resteront libéllées en Euro tant que l’Euro continuera d’exister.
      Si l’Euro cessait d’exister, alors oui, évidemment, les dettes libéllées en Euro seraient converties dans les nouvelles monnaies.

      non, c’est très différent: si un pays sort de l’€uro, il peut dévaluer sa monnaie, et ce faisant :

      – réduire sa dette (comme on l’a vu avant)
      – augmenter les prix des importations et réduire les prix de ses exportations, et ainsi améliorer sa balance commerciale.

      Mais non, la dévaluation d’une monnaie n’affecte pas la dette extérieure d’un pays si cette dette extérieure est libéllée dans une autre monnaie.

    8. « Si la France avait eu des dettes extérieures… »

      Mais pour la Grèce sa dette libellée en €uros n’est pas une dette externe. Donc, si elle change sa monnaie, elle fait comma la France avec les anciens francs, elle informe ses créancier que, dorénavant, elle va leur rembourser sa dette en drachmes, avec la conversion 1 € = 340.750 Δρ.

      Et si la Grèce faisait vraiment ça, ils feraient quoi les Allemands ? La guerre ?

    9. La dette extérieure est celle due a des préteurs étrangers.

      Donc, si elle change sa monnaie, elle fait comma la France avec les anciens francs, elle informe ses créancier que, dorénavant, elle va leur rembourser sa dette en drachmes, avec la conversion 1 € = 340.750 Δρ.

      Un créancier qui disposait d’un bon du trésor de 1 million de Francs se l’ai vu échanger pour un bon du trésor de 152,439 Euros. Mais comme l’Euro était fixé pour tout jamais à 6,559 Francs les deux étaient exactement équivallents. Donc il ne s’agissait pas d’un défaut de paiement mais d’une simple conversion.

      Si la Gréce sort de l’Euro il ya deux possibilités :

      1. soit elle continue d’honorer ses obligations de paiement à ces créanciers c’est à dire que quelqu’un qui a une obligation grecque de 1 million d’Euros se vera rembourser l’equivallent de 1 million d’Euros, que cela soit en Euros ou en Drachmes, et ce quel que soit le cours du Drachme en vigueur au moment du remboursement du principal. Donc si le cours est de 1000 Drachmes pour 1 Euro au moment du remboursement de la dite obligation, le créancier reçoit 1 milliard de Drachmes. S’il est de 2000 Drachmes pour 1 Euro, il se voit rembourser 2 Milliards de Drachmes, etc…

      2. soit elle décide de ne plus honorer ces créances, ce qui s’appelle un défaut de paiement, en décrétant qu’elle remboursera une obligation en Euros en une somme fixe en Drachme et de laisser flotter le Drachme par rapport à l’Euro, par exemple une obligation d’1 million d’Euros est échangée contre une de 340 million de Drachmes, quand le remboursement du principal vient à échéance le cours du Drachme est de 1000 Drachmes pour 1 Euro donc le créancier ne reçoit plus que l’équivallent de 340,000 Euros.

      Le cas 1. est équivallent au passage du Franc ou du Drachme à l’Euro : les créances restent honorées.

      Le cas 2. défaut de paiement, est équivallent au passage du Peso Argentin fixé à 1 Peso pour 1 Dollar au Peso flottant comme il fut opéré en Argentine au début des années 2000. Qui imposera un Corralito de la part du gouvernement Grec et la banqueroute pour de nombreux petits épargants Grecs. Plus l’impossibilité pour le gouvernement Grec de financer un quelconque déficit extérieur par des investisseurs étrangers pour de nombreuses années ainsi qu’un risque élevé d’hyperinflation du Drachme et de faillite du système bancaire Grec.

      Donc si la Gréce décidait de sortir de l’Euro, elle pourrait trés bien choisir le cas 1, qui lui permettrait de regagner de la compétitivité sans pour autant souffrir les conséquences d’un défaut de paiement.
      Mais le contraire est aussi vrai, elle pourrait trés bien opérer un défaut de paiement sans avoir à sortir de l’Euro.

      Il y a donc trois possibilités :
      1. sortie de l’Euro et défaut de paiement
      2. sortie de l’Euro sans défaut de paiement
      3. défaut de paiement sans sortie de l’Euro

    10. @chris06: « Le cas 2. défaut de paiement, est équivallent au passage du Peso Argentin fixé à 1 Peso pour 1 Dollar au Peso flottant comme il fut opéré en Argentine au début des années 2000. »

      Dans ce cas, il faut vite que la Grèce fasse la même chose que l’Argentine car le redressement a été spectaculaire et rapide.

    11. @ chris06 :

      « Le cas 2. défaut de paiement, (…) la banqueroute pour de nombreux petits épargants Grecs. »

      contrairement à aujourd’hui ? Le défaut de payement serait surtout la banqueroute pour de nombreuses banques étrangères, allemandes et françaises surtout.

      « impossibilité pour le gouvernement Grec de financer un quelconque déficit extérieur par des investisseurs étrangers »

      comme aujourd’hui donc, puisque seule la BCE achète la dette grecque

      « et de faillite du système bancaire Grec. »

      ha ha ha ha ha, je viens de comprendre : vous faisiez une blague depuis le début. Autant pour moi. Donc on est bien d’accord: la bonne solution du gouvernement grecque pour les citoyens grecques serait un défaut de payement, sous la forme de sortie de l’€uro et pas.

    12. @Moi,

      Dans ce cas, il faut vite que la Grèce fasse la même chose que l’Argentine car le redressement a été spectaculaire et rapide

      Vous savez, quand vous divisez le revenu moyen par trois et l’épargne par quatre comme ce fût le cas en Argentine en 2002, à partir d’un niveau aussi bas vous aurez toujours un redressement spectaculaire. Il le fût d’autant plus que l’Argentine bénéficia de 2003 à 2007 d’un contexte économique international trés favorable et plus particuliérement de ces principaux partenaires commerciaux pour ses exportations agricoles. C’est moins clair pour la Grèce dans les années qui suivent.

      Amha, l’expérience Argentine, vu le contexte économique international actuel, risque d’être encore plus douloureuse pour les Grecs. Il est clair qu’une restructuration de la dette grecque est inéluctable. Reste à voir quelle forme elle prendra, mais à mon avis, si elle prend la forme suggérée par Zolko, c’est à dire la méthode Argentine, cela sera catastrophique pour les Grecs. Et pour le restant des Européens.

      @Zolko,

      Le défaut de payement serait surtout la banqueroute pour de nombreuses banques étrangères, allemandes et françaises surtout.

      Tout dépend la forme qu’il prend. Si le défaut de paiement est opéré de la forme que vous suggérez, je peux vous garantir que les grands créanciers internationaux se tireront d’affaire beaucoup mieux que les petits épargnants Grecs. C’est en tout cas se qui c’est produit avec l’Argentine où les grands créanciers internationaux réussirent à négocier de larges compensations alors que les petits épargnants perdirent 75%de leurs économies et malgré des dizaines de milliers de procès ne parvinrent, pour la plupart, jamais à récupérer leur argent. Et comme de bien entendu les riches Argentins et la Mafiocratie politique qui disposaient tous de comptes à l’étranger parvinrent à sortir leur argent à temps.

      comme aujourd’hui donc, puisque seule la BCE achète la dette grecque

      Les fonds souverains Norvégiens n’en ont ils pas acheté massivement en Septembre? Et la Chine a annoncé qu’elle en achèterait en début 2011 lors d’une prochaine émission.

      Donc on est bien d’accord: la bonne solution du gouvernement grecque pour les citoyens grecques serait un défaut de payement, sous la forme de sortie de l’€uro et pas.

      Effectivement, une restructuration de la dette Grecque est inéluctable. Mais à mon avis, la solution que vous envisagez plus haut risque fort de s’avérer la pire des solutions possibles pour les citoyens Grecs.

    13. @ chris06 :

      « Effectivement, une restructuration de la dette Grecque est inéluctable. »

      Ah, on avance. Pour moi, que ça prenne une forme ou une autre, je m’en fiche.

      Mais, selon moi, le mieux pour 90% de la population serait une faillite d’une ou plusieurs banques privées, qui seront alors nationalisées et dépecées et revendues, permettant :

      – de garantir les avoirs des petits porteurs (50k€ quand-même, hein !)
      – d’effacer une partie des dettes des états
      – de nettoyer les comptes des banques de leurs créances pourries

      Mais je ne vois pas bien la logique pour un pays de garantir avec l’argent public les pertes privées, puis de se déclarer en défaut sur la dette publique qui en résulte. Autant lâcher la banque privée en question, et que ce soit elle qui fasse défaut.

    14. @chris06: « Vous savez, quand vous divisez le revenu moyen par trois et l’épargne par quatre comme ce fût le cas en Argentine en 2002, à partir d’un niveau aussi bas vous aurez toujours un redressement spectaculaire. »

      1) Non, pas toujours.
      2) La baisse du revenu des Argentins avait commencé dès 1998. Le corralito (et le corralon qui a suivi) est mis en place en 2001 et il n’a pas provoqué une fuite des capitaux mais avait pour but de l’arrêter (d’où le nom de la mesure qui en espagnol signifie un endroit cloisonné pour éviter la disparition du bétail). En fait, il s’agissait d’une mauvaise mesure destinée à éviter le défaut sur la dette en faisant trinquer la classe moyenne. Malgré cela, le défaut était inévitable et il intervient début 2002. Le peso est dévalué ce qui redresse un peu l’économie. Puis interviennent les restructurations des dettes privées (le FMI a été remboursé quoiqu’en retard) sous la présidence Kirchner, en 2004. Celui-ci a une vraie politique de gauche. Là le redressement est spectaculaire.

      S’il y a des leçons à tirer pour la Grèce pour se redresser c’est donc:
      1) sortie de l’Euro et dévaluation du Drachme
      2) défaut et restructuration de ses dettes.

      Sans cela, le seul moyen pour eux de s’en tirer serait une vraie solidarité européenne, c’est-à-dire que l’Allemagne mette d’une manière ou d’une autre la main à la poche et très sérieusement (après tout, c’est elle qui bénéficie de l’euro puisqu’elle gagne sur la compétitivité et sur la monnaie face à ses gros clients: les Européens). Si cela n’intervient pas, et je ne pense pas que cela arrive, les grecs continueront à s’enfoncer.

  6. Bonsoir Monsieur Leclerc
    De nouveau un bel article, avec des théories, des explications, des analyses, des solutions… Mais en fin de compte, il reste toujours la même question en suspend…
    Croyez vous sincèrement que les acteurs de la scène politico -financière mondiale ne connaissent pas déjà toutes ces solutions « justes », proposées sur ce blog mais aussi sur tant d’autres ?
    Sont ils vraiment si incapables ou bêtes que cela ?
    A se demander, si non, pourquoi ils ne veulent les mettre en pratique… Car il s’agit bien là d’un problème de volonté… Ne le voyez vous donc pas ?
    Posez vous vraiment la question de savoir à quel dessein profite cette crise… Est elle vraiment si incontrôlée que ça ?
    Bien à vous – Philippe

    1. Bonsoir,

      La réponse est dans la dernière phrase du billet : Le fossé s’agrandit entre des dirigeants politiques qui ne peuvent lutter contre leur nature, celle-ci étant l’obstacle, et les mesures radicales que la situation réclame pour être dénouée.

    2. Pour ces dirigeants l’euro est leur trésor le plus précieux (c’est ce qu’ils disent tout le temps) donc la perspective que l’euro disparaisse leur est insupportable.

    3. Re bonjour Monsieur Leclerc,

      Que le fossé s’agrandisse, soit, c’est un constat… Ce qui manque à votre phrase, c’est expliquer, selon vous, ce qu’est « la nature » des politiques…
      Agissent ils ainsi, « dans l’erreur », juste pour sauver leur peau ou est ce une action concertée en regard d’autres problèmes planétaires plus globaux ?

    4. Vous semblez avoir une réponse à votre question ! La mienne ? Leur nature est indissociable du système qu’ils défendent : le capitalisme financier.

    1. Oui, lors de la fête de la bière à Munich. Il a réussi finalement à s’échapper, donc le texte a été corrigé.

  7. au point ou nous en sommes
    peut importe la masse de dettes
    puisque il y aura restructuration
    faisons chauffer la carte bleue !

  8. Jeudi 16 décembre 2010 :

    Angela Merkel est contre les « euro-bonds » (des obligations qui seraient émises par l’ensemble de la zone euro).

    La chancelière Angela Merkel s’est ainsi montrée particulièrement sévère dans une interview au Bild parue jeudi 16 décembre :

    « Avec ces ‘euro-bonds’, les faiblesses en Europe ne disparaîtraient pas, mais se propageraient au contraire à tout le monde. Et plus aucune pression ne s’exercerait sur les Etats endettés pour qu’ils remettent leurs budgets en ordre. »

    Cette position tranchée s’explique sans doute par une montée de l’euroscepticisme outre-Rhin.

    Selon un sondage réalisé la semaine dernière, quatre Allemands sur dix réclament le retour au deutsch mark.

    Le JDD

    1. Pas tout à fait tord non? en fait les bons nationaux prendraient surement une belle augmentation de taux, tout à fait rédhibitoire pour certains pays. Je dirais même que c’est un aller simple, si ça marche, vers une autre Europe et cela pose beaucoup de questions…la commission ne s’y est pas trompée qui influe à fond dans ce sens qu’elle suppose favorable à son émancipation par rapport aux états.

  9. On avance!
    Même un organisme des Nations Unies (OIT) analyse la crise non pas comme la faute des banques, mais comme toutes les crises précédentes: la contradiction insurmontable du capitalisme, une crise de suraccumulation par rapport à la demande solvable:

    http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/@dgreports/@dcomm/@publ/documents/publication/wcms_149623.pdf

    Extrait

    la stagnation des salaires avant la crise peut avoir en réalité contribué à son déclenchement et aussi affaibli la capacité des économies de se
    redresser rapidement… La redistribution des salaires vers les bénéfices et des salariés situés sur la médiane vers les salariés du haut de l’échelle a entraîné une baisse de la demande globale par un transfert de revenu d’individus ayant une forte propension à dépenser vers des individus qui épargnent davantage. Avant la crise, certains pays étaient en mesure de maintenir la consommation des ménages en augmentant leur endettement, tandis que d’autres pays fondaient leur croissance économique principalement sur les exportations. Mais ce modèle s’est avéré impossible à tenir sur la durée. À l’avenir, il se peut que les pays trouvent qu’il est dans leur intérêt de fonder leur croissance économique sur une plus forte consommation des ménages, qui soit ancrée dans le revenu du travail, et non pas sur une hausse de la dette.

    Toutefois, ce dernier conseil démontre que les économistes de l’OIT
    n’ont qu’une vague idée des exigences d’accumulation du capital.
    Un capitaliste ne va augmenter les salaires seulement pour augmenter la demande,
    car le gain sera avant tout pour la concurrence.
    Le gain qui lui reviendra en augmentant son chiffre d’affaires
    ne sera pas compensé par le recul de son taux de profit.

    Et les gouvernements de ces mêmes capitalistes, en régime commercial ouvert,
    ne sont pas plus innocents: c’est le voisin qui doit relancer la demande…

  10. La pression sur l’Espagne est de plus en plus forte.

    Merkel et Zapatero s’affrontent à propos de la flexibilité du fond de sauvetage européen.
    http://www.abc.es/20101216/economia/fondo-rescate-201012161854.html

    Moody’s étudie la possibilité d’une baisse de la note de la dette espagnole
    http://www.abc.es/20101215/economia/moody-pone-revision-deuda-201012150711.html

    Trichet demande plus des reformes à l’Espagne
    http://www.abc.es/20101210/economia/trichet-201012101558.html

    Et Morgan Stanley dit que c’est très probable que l’Espagne doive être aidée pour éviter la faillite.

    http://www.expansion.com/2010/12/16/economia/1292526880.html

  11. Bonsoir PAUL

    J’ai lu dernièrement que vous envisagiez de fermer ce blog. Auquel cas ce serait une grosse perte car il y a beaucoup à faire et sans vous passer de pommade, nous perdrions tous un porte parole de choix.
    Une idée comme une autre, puisqu’il est avéré que nous ne pouvons pas changer les règles du jeu financières mondiales, essayons au moins en Europe d’y faire cesser la cacophonie bancaire. Ce serait déjà beaucoup. A mon avis, la seule solution consiste en une continentalisation du système bancaire européen pour n’en faire qu’une seule entité avec une banque centrale et des agences dans toute l’Europe. Prêts à taux zéro pour les états comme par exemple au bon vieux temps d’avant 1973 pour la France, avec interdiction aux états de se financer ailleurs. Je pense que cela vaudrait le coup de se battre pour cela.
    Pardonnez-moi de vous demander ce que vous en pensez.

    1. Soyez rassuré, la fermeture du blog était du second degré en réponse à un commentateur qui trouvait que le niveau baissait, alors que la réflexion en cours est des plus satisfaisantes d’un point de vue projectif.

    2. @julien
      Si le blog venait à fermer, je crois que nous serions plus d’un à tenter de rechercher Paul quelque part en Bretagne et … le kidnapper.
      Il serait naturellement bien traité, pourrait donner des nouvelles régulièrement à ses proches mais devrait – ce serait le prix à payer – délivrer quotidiennement ses appréciations sur le déroulé de la crise.
      Compte tenu de la longueur de la crise, de ses rebondissements futurs et donc en corollaire de la durée de détention prévisible de Paul, il conviendra de trouver un local adapté, disposant du confort nécessaire à une rétention de longue durée.
      Une réflexion de qualité nécessite un minimum d’investissement de la part de ses geoliers n’est-ce pas ?

      Un peu plus difficile de dénicher François et lui faire subir le même sort car il est très discret sur son lieu de résidence.

      Inutile de préciser que ce plan machiavélique est à considérer au premier degré.

      1. En échange de la liberté, je vous révélerais alors volontiers l’adresse de François. Zut, je n’ai pas la moindre idée où habite François ! Ah ! cette civilisation « facebook », c’est vraiment autre chose !

    3. Halte au feu, ces menaces envers Paul sont insoutenables !

      Je me livre au bout de cette ligne numérique qu’il suffit de tirer, ayant déconnecté TOR, qui garantit ma confidentialité.

      Désormais, je suis muni d’une adresse électronique fixe, pour me tracer où que je sois dans le monde.

    4. Oui, je confirme : quand j’ai dit que j’envisageais de fermer le blog, il s’agissait d’une remarque moqueuse envers un commentateur se plaignant que le niveau baisse, alors que la discussion en cours était au contraire tout particulièrement constructive et productive.

      Oui, je suis partisan d’une remise a zéro du système bancaire, j’ai eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises.

    5. C’est ce qu’il y a de bien au monopoly, c’est qu’on recommence la partie tous les dimanches.
      Tout une culture, ce rapport est Kapital……. 🙂

  12. Le BDI chute toujours :

    Je voudrais une charte du BDIY sur 10 ans pour voir les schémas saisonniers concernant la fin d’année par ex. Or Bloomberg ne donne que 5 ans, peu éclairants à cause de l’artefact de le crise en 2008. Mais sur 5 ans on constate que jamais le BDIY ne chute avant la période des fêtes, en automne.

    http://www.munknee.com/2010/10/the-baltic-dry-index-why-you-should-use-it-and-how-to-do-so/

    What is the Baltic Dry Index?

    The Baltic Dry Index is, in my opinion, the best leading economic indicator to follow when the media is telling us the economy is looking great one week and then predicting a double dip recession the next. Let me explain.

    (…)

    One thing to note is the BDI only tracks the shipment of unfinished goods. This is very important to remember and explains why this index precedes market moves and economic moves. Raw goods are used to manufacture finished goods i.e cars, buildings, planes..

    – > Ok donc le BDIY ne concerne pas les ordinateurs et camera video, les produits finis.

    Donc il confirme seulement qu’on ne fabrique plus grand chose dans les pays concernés, c’est à dire ici et aux USA.

  13. Et qu’on ne vienne plus me dire que les États-Unis sont le pays de la libre concurrence, comme on l’entend encore souvent. Quand vient le temps de préserver ou de créer des emplois dans ce pays grevé par le chômage, les États-Unis sont aussi «socialistes» et interventionnistes que tous leurs voisins.
    Nombreux sont ceux qui ont présumé, à tort, que la production des appareils électroménagers d’Electrolux partirait dans un pays où les travailleurs gagnent des salaires de misère.( usine délocalisée aux USA from Quebec Canada )
    Certains ont parié sur la Chine. D’autres, ont parlé du Mexique. Mais les emplois iront au pays d’Elvis, à Memphis, au Tennessee. Dans le très riche pays des États-Unis.

    Le Tennessee est en voie de faire approuver un investissement de 92 millions US dans les infrastructures et installations associées à ce projet, selon un conseiller municipal cité par ce quotidien.

    Les autorités locales se priveraient de revenus fonciers en échange d’avantages («payment-in-lieu-of-taxes benefits»). Elle céderaient aussi un grand terrain dans le parc industriel Frank C. Pidgeon.

    La ville de Memphis et le comté investiraient de surcroît 20 millions dans les infrastructures de ce projet.

    1. Voilà qui n’a rien de « socialiste », au sens de mettre l’économie au service des besoins
      et pas de l’accumulation privée.
      Sur le fond, il est exact que la pratique des subventions est universelle,
      en tout cas par les Etats ou collectivités qui peuvent le faire.
      Dans certains cas, c’est jusqu’à 100 000 dollars par emploi créé offerts à l’investisseur.

      En principe, l’Accord sur les Subventions et Mesures Compensatoire (OMC)
      interdit les subventions aux entreprises exportatrices,
      afin d’éviter les distortions de concurrence, mais en fait,
      ne sont condamnées que les subventions que pourraient utiliser les PVD…

      Pour beaucoup de produits (sans doute le cas Electrolux, mais ne connais pas),
      l’usine ne fait qu’une partie de l’assemblage, une partie plus intense en main d’oeuvre étant assurée dans un pays à bas coùts de main d’oeuvre.

      Enfin, on peut imaginer, avec les progrès de l’automation, et la résistance à la surexploitation dans le « Sud », que des fabrications soitent relocalisées dans le « Nord ».
      Mais avec l’automation, cela ne freinera pas la montée du chômage ni de la pauvreté.

      Le partage des richesses, comme celui du temps de travail, restent posé,
      et seul le socalisme peut résoudre ces deux questions en même temps.

    2. Pour 1 dollar de « croissance » de PIB, les ricains doivent injecter 2,7 dollars dans les banques.
      Et encore, ce chiffre est ancien.
      La part des anges… dirait Vigneron.
      Il faudrait qu’Onubre nous recalcule le ratio avec des chiffres plus récents. (et sachant qu’ils sont officiels, donc partiellement « optimistes »)

      Partout, dans le monde, les gouvernements font des cadeaux aux entreprises pour qu’elles viennent s’installer.
      Et lorsque la rentabilité est meilleure ailleurs dans le monde, elles partent.

      Les sauterelles ont bizarrement le même réflexe.

  14. Effectivement, 1= 6,5…quelque chose… Tout un programme…Depuis le temps…Je ne cesse de lui répéter : « C’est un taureau! »…et il continue de me répondre : « trais-le »…
    …Quel est le meilleur don qu’un homme puisse posséder?…demanda-t-on à un sage…Un bon raisonnement, répondit-il…S’il n’en a pas?…Une science à apprendre….S’il en est privé?…Une parole sincère…Mais si elle ne lui est pas accordée?…Un long silence…Et s’il n’y arrive pas?…Alors, une mort imminente.

  15. plus on avance plus on n’y comprends plus rien……à voire les photos de ces pseudo-dirigeants »tout va bien madame la marquise »,sourires et mines éclatante…..,à mon avis tant que les banques dirigent le bisness….on aura des news édulcorés….quand on coulera,trop tard style:le titanic…..

  16. effectivement comme vous le noter au debut de votre billet je vous signale q’une banque regionale italienne a bloque tous les comptes, plus aucune operations ne peut se faire .pour en savoir plus et pour ceux qui lisent l’italien je vous invite a jeter un coup d’oeil sur le site de beppe grillo

    1. Un vrai gauchiste populiste, le JL Mélenchon ricain !?! (rire)
      Certains (es) feraient bien de regarder d’un peu plus prés ce qu’il dit et écrit (Mélenchon) plutôt que de se gausser avec une certaine meute des soit disant propos.
      C’est bien d’étudier, d’aller aux causes, indispensable, mais dans l’offre actuelle qui d’autre propose un réel changement.
      Ceci dit sans dire non plus que tout est parfait, que coucou voila le sauveur, on autres balivernes. Allez, un petit tour sur son blog, plein de « trucs » pas mal foutus !

    2. Les effets de manche sont savoureux.
      Les actes dans le feu l’action autre chose.

      En refusant publiquement d’appeler à la grève générale,
      et en balançant le dérivatif d’un référendum dans le pattes de ceux
      qui se défonçaient pour tordre le bras au gouvernement,
      sur les retraites, et plus si possible,
      Mélanchon est retourné au bercail défoncé des politiciens professionnels.

      Le petit monde caviar de la Gauche Plus Rien…
      Mélanchon, secrétaire d’Etat et admirateur de Mitterand,
      du croque mort de la Gauche, champion des privatisations ovationnées par le CAC 40.

      Ajoutez à tout cela le boniment de comice agricole sur la « Révolution par les urnes ».
      Ca n’est nulle part et jamais arrivé!

    3. La plus ignoble action politique de Melenchon, c’est encore te tenir à bout de bras un parti stalinien, le PCF, méritant depuis longtemps de rejoindre les poubelles de l’histoire.

      Qu’ils s’en aillent tous, lui le premier !

  17. On a beau tergiverser à propos de diagnostics, constats, théories, solutions… Il y a de plus en plus d’occidentaux qui vivent sous le seuil de pauvreté…
    Cette courbe est relative au rythme de l’augmentation des prix et de la baisse du pouvoir d’achat.
    Cette tendance est due au fait que les grands groupes privés internationaux augmentent démesurément leurs bénéfices, non pas par le développement de la production, mais par l’augmentation des marges (hausse des prix infondées) et l’abaissement des coûts de la dite production (mécanisation, chômage, gel et baisse des salaires)
    Voilà ce qu’est devenu l’économie aujourd’hui : Pourquoi produire et vendre 100 unités à 10 € alors qu’il est plus rentable de ne produire que 10 unités vendues 100 €…
    Croyez vous que EDF et GDF (par exemple) pleurent la perte de 5 % de leurs clients insolvables alors qu’ils ont augmenté la facture de 17% pour les 95 % restants ?
    L’avantage, c’est qu’ils économisent 5 % de la production tout en augmentant les bénéfices…
    Et ceci se passe en toute logique, avec l’assentiment des dirigeants élus et le trop grand nombre d’individus insouciants lesquels, tant qu’ils peuvent encore se payer les sports d’hiver, ne lèveront pas le petit doigt pour changer la donne.
    Seulement, qu’on se le dise, leur tour viendra tôt ou tard, lorsque le prix du litre de GO se vendra 25 ou 30 € ou que le kilo de patates vaudra plus ou moins le même prix…
    Car, du coup, cette politique économique résout tous les autres problèmes environnementaux (matières premières, rejets Co2, énergie…), diviser la production mondiale par 10 ou 50 tout en conservant ses marges, le plan est idéal pour les quelques nantis qui se donnent aujourd’hui les moyens de survivre…

    1. « Il y a trois Français sur quatre, quand on leur pose la question, qui ont une bonne image de leur banque. Et puis, l’appel d’Eric Cantona il était évidemment absurde, c’est-à-dire que le conseil qu’il donnait, était un mauvais conseil. » dit dans l’interview JF Perol

      Il a raison, et d’ailleurs personne n’a écouté Cantona. Dans ces conditions, voici un meilleur conseil, beaucoup moins absurde : mieux aurait valu appeler à refuser de rembourser les crédits bancaires, à autoréduire sa dette. Ca aurait fait beaucoup plus peur, et puis ça aurait à ceux qui n’ont de toute façon pas grand chose sur leur compte, et qui sont quand même assez nombreux.

  18. « A l’échelle mondiale, une nouvelle équation est posée, qui intègre trois paramètres : la redistribution de la richesse, l’adaptation de la production aux besoins réels et la diminution de la dépense énergétique.-redistribution de la richesse »
    Dans un monde de surproduction, la recherche du profit dans le cadre d’une « concurrence libre et non faussée » débouche sur la précarisation massive.
    Les nouveaux marginaux,nos enfants (enfin une grande partie d’entre eux).
    Néanmoins, beaucoup d’humains voient leurs besoins les plus élémentaires non satisfaits.
    Ce n’est pas tout que de vouloir soigner les symptômes de la maladie aggravés par les thérapies des docteurs Diaforus de la finance, si l’on n’a pas compris que la maladie était déjà présente dans le corps.
    M. LECLERC seriez-vous un dangereux utopiste?

  19. @ FLeclerc

    quand vous dites : « ..Le fossé s’agrandit entre des dirigeants politiques qui ne peuvent lutter contre leur nature, celle-ci étant l’obstacle… » , je crains que vous ne fassiez une tragique erreur d’analyse….le dirigeant politique n’est pas un produit naturel , pour vous paraphraser…

    mais un des produits d’un système collectif , auquel chaque individu ,a sa mesure, participe….

    c’est plutôt à questionner ce qui dans la « nature humaine » produit ce genre de système radicalement inégalitaire que nous trouverons des pistes pour éclairer le chemin si sombre que vous savez si bien décrire..

    cdlmt.

    1. Nature est un très vaste concept un peu fourre-tout et à multiples emplois ! Je l’employais en référence ses propriétés, son essence, et pas à une « nature humaine » qui serait intangible.

    2. Soit , vous avez un magnifique art de l’esquive…..
      je reprends donc mon hibernation
      dommage de ne pas vouloir aller au cœur du problème, mais vous êtes surement un fin politique…..

    3. @ sentier198 :

      « c’est plutôt à questionner ce qui dans la « nature humaine » produit ce genre de système radicalement inégalitaire »

      Relisez Montesquieux: « le pouvoir corrompt« . Il n’y a pas de solution à part la révolution de temps-en-temps.

    4. @ Zolko

      Quel fatalisme….
      c’est bien ce que je dis : « dommage de ne pas vouloir aller au cœur du problème »
      je vous trouve bien peu combatif !
      il va nous falloir dépasser Montesquieu (confrontés , lui , aux enjeux de son époque) si nous voulons affronter une crise politique associée à une crise énergético-écologique…
      je n’ai pas du tout envie que mes enfants soient confrontés à la barbarie qui se pointera , si nous ne faisons que constater,dénoncer,pétitionner …..

    5. @ sentier198 :

      « c’est bien ce que je dis : « dommage de ne pas vouloir aller au cœur du problème » je vous trouve bien peu combatif ! »

      Le cœur du problème …. il est peu probable que nous soyons d’accord sur ce que c’est. Selon moi, c’est le référendum non respecté sur le TCE: après ça, que peut on faire à part la révolution ? Les mêmes politiciens professionnels ont sauvé les banques à coups de centaines de milliards sans aucune contre-partie, absolument aucune ! L’€uro, la bourse et les bonus des traders ne sont que de la broderie après ça. Là, on est en dictature, savez-vous ce que c’est ?

      Quand à être non combatif, vous ne savez pas à qui vous vous adressez. Mais je sais reconnaître un moulin quand j’en vois un. On fait les combats qu’on sait mener.

  20. En voilà un beau programme dont l’échec commence à pointer le bout du nez :
    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=3b5062fc4211cac1163e3d14f1f381e0

    Et j’aime cette phrase :
     »Les économistes du FMI ont encouragé Athènes à poursuivre ses efforts de réforme, pour rendre la Grèce plus compétitive.
    « De telles réformes rencontreront sans doute une résistance acharnée de la part d’intérêts particuliers tenaces, mettant à l’épreuve la détermination du gouvernement. Mais celle-ci jusqu’à aujourd’hui, en plus d’un calendrier politique favorable, augure bien des perspectives à cet égard », ont-ils jugé. »

    Les intérêts particuliers décriés sont probablement ces chômeurs, retraités, salariés qui se sont vu amputer leurs salaires, indemnités, pensions de 10 voire 15% sans compter la hausse de la TVA … Et ce n’est qu’un début.

  21. Bonjour la tribu ,
    Nous sommes à l’aube d’un éclatement de la bulle de la dette souveraine et nos politiques ne sont pas à la hauteur .
    La tache est ingrate et il manque un chef qui fait autorité pour mettre en place une solution massive qui dépassera les nano augmentations de capital de la BCE .
    L exemple n’est pas américain mais ils ont la main sur le système financier et monétaire et on mourra avant eux .
    La dette souveraine devrait subir le sort des subprimes et la dépréciation de celle ci sera supportée par les créanciers .La bourse va baisser à court terme avec le syndrome hindenbourg qui se représente à nous mais dans un contexte plus favorable à nous car tous les gérants sont confiants .
    Je m’interroge sur le fonds euro de nos contrats d’assurance vie blindé de dettes souveraines.
    Je vais loger mon contrat au luxembourg où l’état luxembourgeois garanti mon capital contrairement aux autres pays .
    Pour finir positivement , je crois à la destruction créatice .

  22. Les banques britanniques plus fragiles que ce qui était jusqu’ici supposé.

    The extent of Lloyds’ problems in Ireland were laid bare as it admitted 90% of the £5bn or so of loans it granted to property developers in Ireland were « impaired » – or unlikely to be repaid. Of the £6bn it lent for property investment, 54% is impaired. After this £11bn of commercial real estate loans, the rest of its £26.7bn of loans in Ireland are split evenly between corporate customers and retail customers. Much of that retail lending is likely to be mortgages, which could cause yet more problems in the future.

    http://www.guardian.co.uk/business/2010/dec/17/lloyds-banking-group-ireland-loan-losses

  23. Les gouvernements européens ? Et n’allons pas trop vite en besogne. Ils se retrouvent mercredi 15 à Bruxelles. Attendons cette énième grand messe pour voir si l’ensemble des gouvernements européens vont, comme semble l’accepter « stoiquement » le gouvernement français, supporter la « férule des allemands ». Il se peut que certains à un certain moment finissent par dire : « pouce! ». Stop au directoire de fait franco-germanique ! (…)

    (…) Oui mais voilà, sans décision majeur venant de Bruxelles le jeudi 16 décembre, les marchés vont fondre sur la pauvre Europe. Et l’Allemagne risque de faire de la résistance.

    Ce sera le sauve qui peut général, avec ou sans Berlin.

    On verra la semaine prochaine la validité de ce pronostique marxiste.

    Comme le dit l’excellent chroniqueur François Leclerc, « en coulisse ça part dans tous les sens », et même si en apparence le dernier sommet de Bruxelles s’est terminé en un consensus aimable, il ne s’agit que d’un consensus de circonstance, un consensus de la peur. Il suffisait de voir le visage de marbre de Berlusconi et les gesticulations belges pour avoir une idée juste des deux prochains pays sur la liste des martyrs de l’euro, la certitude que les puissants de la terre n’ont absolument plus aucun programme. Ils prient.

    Mais quand est-il de mon prono -marxiste- de la semaine dernière ? Rien de sérieux a été décidé au sommet européen, et pourtant les marchés n’ont pas bronchés vendredi.

    Ajoutons aux difficultés de l’Europe, marqués par les agences de notations dégradants à tour de bras, les avertissements du FMI, les sorties tragi-comique du bonaparte français confondant politique intérieur et extérieur, le bruit de botte en Corée, en côte d’ivoire, et pourtant rien n’arrive, les marchés font le dos rond.

    Jusqu’à quand ? Je suis extraordinairement surpris de la non -réaction des marchés. Cela ne peut plus s’éterniser. Il faut que cela craque, ça va kracher !

    1. @ Eninel :

      « Je suis extraordinairement surpris de la non-réaction des marchés. »

      Moody’s a déclassé la dette Irlandaise de 5 cases. Ce qui veut dire que « le marché » sait qu’elle ne sera pas remboursée. Seule la BCE achète désormais les dettes Grecques et Irlandaises. Seule la FED achète désormais les bons du Trésors américains. Il n’y a plus que Oui-Oui, les Bisounours et les Teletubbies pour croire encore à une sortie de crise.

      Les « marchés » ont déjà parié sur l’Or et l’Argent. Et l’hyperinflation. Selon LEAP2020, ça va péter au plus tard en septembre 2011, quand les comptes des états US vont se boucler. A mon avis ce sera avant.

      Quant-à savoir ce qui en sortira …..

  24. Le capitalisme est un système original de production, même si la propriété privée, l’argent, l’échange lui sont bien antérieurs. Fondé sur l’utilisation du travail, la rationalisation du temps et l’asservissement de la technique, il exige de reproduire du travail et de produire des besoins. A partir de là, il se heurte à une double contrainte de rareté (matières premières, terre …) et de surproduction qu’il a toujours su dépasser à coups de crédits. Jusqu’où ? Jusqu’à quand?

Les commentaires sont fermés.